NOM
stunnel - tunnel SSL universel
SYNOPSIS
Unix:
stunnel [fichier] | -fd [n] | -help | -version | -sockets
WIN32:
stunnel [fichier] | -install | -uninstall | -help | -version |
-sockets
Le programme stunnel est conçu pour fonctionner comme une couche de
chiffrement SSL entre des clients distants et des serveurs locaux
(inetd-démarrables) ou distants. Le concept est qu’à partir de daemons
non-SSL présents sur le système, on peut facilement les configurer pour
communiquer avec des clients sur des liens sécurisés SSL.
stunnel peut être utilisé pour ajouter des fonctionnalités SSL à des
daemons classiques Inetd tels que les serveurs POP-2, POP-3 et IMAP, à
d’autres autonomes tels que NNTP, SMTP et HTTP, ainsi que pour
tunneliser PPP sur des sockets réseau sans modification du code source.
Ce produit inclut du code de chiffrement écrit par Eric Young
(eay@cryptsoft.com)
OPTIONS
[fichier]
Utilisation du fichier de configuration spécifié.
-fd [n] (Unix seulement)
Lecture du fichier de configuration depuis le descripteur de
fichier indiqué.
-help
Affiche le menu d’aide de stunnel.
-version
Affiche la version de stunnel et les options de compilation.
-sockets
Affiche les options socket par défaut.
-install (NT/2000/XP seulement)
Installe un service NT.
-uninstall (NT/2000/XP only)
Désinstalle un service NT.
FICHIER DE CONFIGURATION
Chaque ligne du fichier de configuration peut être soit :
· une ligne vide (ignorée) ;
· un commentaire commençant par « # » (ignoré) ;
· une paire « option = valeur » ;
· « [service_name] » indiquant le début de la définition d’un
service ;
OPTIONS GLOBALES
CApath = répertoire
Répertoire des autorités de certification (CA)
C’est le répertoire dans lequel stunnel cherche les certificats si
l’on utilise verify. Les certificats doivent être dénommés selon la
forme XXXXXXXX.0, où XXXXXXXX est la valeur de hachage du
certificat.
Le cas échéant, le répertoire CApath est relatif au répertoire
chroot.
CAfile = fichier
Fichier d’autorités de certification
Ce fichier, utilisé avec verify, contient plusieurs certificats de
CA.
cert = fichier
Fichier de chaîne de certificats PEM
Une PEM est toujours nécessaire en mode serveur. En mode client,
cette option utilise cette PEM comme une chaîne côté client.
L’utilisation de certificats côté client est optionnelle. Les
certificats doivent être au format PEM et triés par ordre de niveau
décroissant (CA racine en premier).
chroot = répertoire (Unix seulement)
Répertoire de chroot du processus stunnel
chroot enferme stunnel dans une cellule chroot. CApath, CRLpath,
pid et exec sont situés à l’intérieur de la cellule et les
répertoires doivent être relatifs au répertoire correspondant.
Pour que le contrôle de libwrap (wrappeur TCP) soit effectif dans
un environnement chroot, il faut aussi y recopier leurs fichiers de
configuration (/etc/hosts.allow et /etc/hosts.deny).
ciphers = listes de chiffre
Sélection des chiffres SSL autorisés
Liste délimitée par deux-points (« : ») des chiffres autorisés pour
la connexion SSL. Exemple : DES-CBC3-SHA:IDEA-CBC-MD5
client = yes | no
Mode client (Le service distant utilise SSL)
Par défaut : no (mode server)
CRLpath = répertoire
Répertoire des listes de révocation de certificats (CRL)
C’est le répertoire dans lequel stunnel recherche les CRL avec
l’option verify. Les CRL doivent être dénommés selon la forme
XXXXXXXX.0 où XXXXXXXX est la valeur de hachage de la CRL.
Le cas échéant, le répertoire CRLpath est relatif au répertoire
chroot.
CRLfile = fichier
Fichier de listes de révocation de certificats (CRL)
Ce fichier, utilisé avec verify, contient plusieurs CRL.
debug = [facilité.]niveau
niveau de déverminage
Le niveau est un nom ou un numéro conforme à ceux de syslog : emerg
(0), alert (1), crit (2), err (3), warning (4), notice (5), info
(6) ou debug (7). Toutes les traces du niveau indiqué et des
niveaux numériquement inférieurs seront affichées. debug = debug ou
debug = 7 donneront le maximum d’informations. La valeur par défaut
est notice (5).
La facilité syslog « daemon » est utilisée, sauf si un autre nom
est spécifié (Win32 ne permet pas l’usage des facilités.)
La casse est ignorée, aussi bien pour la facilité que pour le
niveau.
EGD = chemin (Unix seulement)
Emplacement du socket du daemon de recueil d’entropie (EGD -
Entropy Gathering Daemon)
Socket EGD à utiliser pour alimenter le générateur d’aléatoires de
OpenSSL (disponible seulement si la compilation a été effectuée
avec OpenSSL 0.9.5a ou supérieur).
foreground = yes | no (Unix seulement)
Mode avant-plan
Reste en avant-plan (sans fork) et dirige la trace sur stderr au
lieu de syslog (sauf si output est spécifié).
Par défault : arrière-plan en mode daemon.
key = fichier
Fichier de clef privée pour le certificat spécifié par cert
La clef privée est nécessaire pour authentifier le titulaire du
certificat. Puisque ce fichier doit rester secret, il ne doit être
lisible que par son propriétaire. Sur les systèmes Unix, on peut
utiliser la commande suivante :
chmod 600 fichier
Par défault : Valeur de cert
options = Options_SSL
Options de la bibliothèque OpenSSL
Le paramètre est l’option OpenSSL décrite dans la page de man
SSL_CTX_set_options(3ssl), débarassée du préfixe SSL_OP_.
Plusieurs options peuvent être spécifiées.
Par exemple, pour la compatibilité avec l’implantation SSL
défaillante d’Eudora, on peut utiliser :
options = DONT_INSERT_EMPTY_FRAGMENTS
output = fichier
Ajoute la trace à la fin d’un fichier au lieu d’utiliser syslog.
/dev/stdout peut être utilisé pour afficher les traces sur la
sortie standard (par exemple pour les traiter avec les outils
splogger).
pid = fichier (Unix seulement)
Emplacement du fichier pid
Si l’argument est vide, aucun fichier ne sera créé.
Le cas échéant, le chemin pid est relatif au répertoire chroot.
RNDbytes = nombre
Nombre d’octets à lire depuis les fichiers de « sel » aléatoire
Avec les SSL de version inférieure à 0.9.5a, détermine aussi le
nombre d’octets considérés comme suffisants pour « saler » le PRNG.
Les versions plus récentes d’OpenSSL ont une fonction intégrée qui
détermine lorsque l’aléatoire est suffisant.
RNDfile = fichier
chemin du fichier de données de « sel » aléatoire
La bibliothèque SSL utilise prioritairement les données de ce
fichier pour « saler » le générateur d’aléatoire.
RNDoverwrite = yes | no
Recouvre les fichiers de « sel » avec de nouvelles données
aléatoires.
Par défaut : yes
service = nom
Définit le nom de service à utiliser
Sous Unix : nom de service du mode inetd pour la bibliothèque TCP
Wrapper.
Sous NT/2000/XP : nom de service NT dans le gestionnaire de tâches.
Par défaut : stunnel
session = timeout
Timeout du cache de session
setgid = nom (Unix seulement)
Nom de groupe utilisé en mode daemon (les éventuels autres noms de
groupe attribués sont supprimés)
setuid = nom (Unix seulement)
Nom d’utilisateur utilisé en mode daemon
socket = a|l|r:option=valeur[:valeur]
Configure une option de socket accept (a), locale (l) ou distante
(r)
Les valeurs de l’option linger sont : l_onof:l_linger. Les valeurs
de l’option time sont : tv_sec:tv_usec.
Exemples :
socket = l:SO_LINGER=1:60
définit un délai d’une minute pour la clôture des sockets locaux
socket = r:TCP_NODELAY=1
désactive l’algorithme Nagle pour les sockets distants
socket = r:SO_OOBINLINE=1
Place directement les données hors-bande dans le flux de réception
des sockets distants
socket = a:SO_REUSEADDR=0
désactive la réutilisation d’adresses (activée par défaut)
socket = a:SO_BINDTODEVICE=lo
limite l’acceptation des connexions sur la seule interface de bouclage
taskbar = yes | no (WIN32 seulement)
active l’icône de la barre de tâches
Par défaut : yes
verify = niveau
Vérifie le certificat du correspondant
niveau 1 - vérifie le certificat s’il est présent
niveau 2 - vérifie le certificat
niveau 3 - contrôle le correspondant avec le certificat local
Par défaut - pas de vérification
OPTIONS DE SERVICE
Chaque section de configuration commence par le nom du service entre
crochets. Celui-ci est utilisé par le contrôle d’accès de libwrap (TCP
Wrappers) et sert à distinguer les services stunnel dans les fichiers
de traces.
Si l’on souhaite utiliser stunnel en mode inetd (lorsqu’un socket lui
est fourni par un serveur comme inetd, xinetd ou tcpserver), il faut se
reporter à la section MODE INETD plus bas.
accept = [hôte:]port
Accepte des connexions sur le port spécifié
Si l’hôte n’est pas indiqué, le port est ouvert pour toutes les
adresses IP de la machine locale.
connect = [hôte:]port
Se connecte au port distant indiqué
Par défaut, l’hôte est localhost.
delay = yes | no
Retarde la recherche DNS pour l’option « connect »
exec = chemin_exécutable (Unix seulement)
Exécute un programme local de type inetd
Le cas échéant, le chemin exec est relatif au répertoire chroot.
execargs = $0 $1 $2 ... (Unix seulement)
Arguments pour exec, y compris le nom du programme ($0)
Les quotes ne peuvent actuellement pas être utilisées. Les
arguments sont séparés par un nombre quelconque d’espaces.
ident = nom
Applique le contrôle d’identité d’utilisateur IDENT (RFC 1413)
local = hôte
Adresse IP de l’interface de sortie utilisée pour les connexions
distantes. Cette option permet de relier une adresse statique
locale.
protocol = protocole
Négocie avec SSL selon le protocole indiqué
Actuellement gérés : cifs, nntp, pop3, smtp
pty = yes | no (Unix seulement)
Alloue un pseudo-terminal pour l’option « exec »
TIMEOUTbusy = secondes
Durée d’attente de données
TIMEOUTclose = secondes
Durée d’attente du close_notify (mis à 0 pour MSIE qui est bogué)
TIMEOUTidle = secondes
Durée d’attente sur une connexion inactive
transparent = yes | no (Unix seulement)
Mode mandataire transparent
Ré-écrit les adresses pour qu’elles apparaissent provenir de la
machine client SSL plutôt que de celle qui exécute stunnel. Cette
option n’est disponible en mode local (option exec) qu’avec la
bibliothèque partagée LD_PRELOADing env.so shared library et en
mode distant (option connect) sur les noyaux Linux 2.2 compilés
avec l’option transparent proxy et seulement en mode serveur. Cette
option ne se combine pas au mode mandataire (connect) sauf si la
route par défaut du client vers la cible passe par l’hôte qui fait
tourner stunnel, qui ne peut être localhost.
VALEUR DE RETOUR
stunnel renvoie zéro en cas de succès, une autre valeur en cas
d’erreur.
EXEMPLES
Pour encapsuler votre service imapd local avec SSL :
[imapd]
accept = 993
exec = /usr/sbin/imapd
execargs = imapd
Pour tunneliser un daemon pppd sur le port 2020 :
[vpn]
accept = 2020
exec = /usr/sbin/pppd
execargs = pppd local
pty = yes
Configuration de stunnel.conf pour utiliser stunnel en mode inetd qui
lance imapd à son tour (il ne doit pas y avoir de section
[service_name]) :
exec = /usr/sbin/imapd
execargs = imapd
FICHIERS
stunnel.conf
Fichier de configuration de stunnel
stunnel.pem
Certificat et clef privée de stunnel
BOGUES
L’option execargs n’admet pas les quotes.
RESTRICTIONS
stunnel ne peut être utilisé pour le daemon FTP en raison de la nature
du protocole FTP qui utilise des ports multiples pour les transferts de
données. Il existe cependant des versions SSL de FTP et de telnet.
NOTES
MODE INETD
L’utilisation la plus commune de stunnel consiste à écouter un port
réseau et à établir une communication, soit avec un nouveau port avec
l’option connect, soit avec un programme avec l’option exec. On peut
parfois cependant souhaiter qu’un autre programme reçoive les
connexions entrantes et lance stunnel, par exemple avec inetd, xinetd
ou tcpserver.
Si, par exemple, la ligne suivante se trouve dans inetd.conf :
imaps stream tcp nowait root /usr/bin/stunnel stunnel /etc/stunnel/imaps.conf
Dans ces cas, c’est le programme du genre inetd-style qui est
responsable de l’établissement de la connexion (imaps ci-dessus) et de
passer celle-ci à stunnel. Ainsi, stunnel ne doit alors avoir aucune
option accept. Toutes les options de niveau service doivent être
placées dans la section des options globales et aucune section
[service_name] ne doit être présente. Voir la section EXEMPLES pour des
exemples de configurations.
CERTIFICATS
Chaque daemon à propriétés SSL doit présenter un certificat X.509
valide à son interlocuteur. Il a aussi besoin d’une clef privé pour
déchiffrer les données entrantes. La méthode la plus simple pour
obtenir un certificat et une clef est d’engendrer celles-ci avec le
paquetage libre OpenSSL. Plus d’informations sur la génération de
certificats se trouvent dans les pages indiquées plus bas.
Deux choses importantes lors de la génération de paires certificat-clef
pour stunnel :
· la clef privée ne peut être chiffrée puisque le serveur n’a aucun
moyen d’obtenir le mot de passe de l’utilisateur ; pour produire
une clef non chiffrée, ajouter l’option -nodes à la commande req de
OpenSSL ;
· l’ordre du contenu du fichier .pem est significatif : il doit
contenir d’abord une clef privée non chiffrée, puis un certificat
signé (et non une demande de certificat). Il doit aussi y avoir
des lignes vides après le certificat et après la clef privée.
L’information textuelle ajoutée au début d’un certificat doit être
supprimée afin que le fichier ait l’allure suivante :
-----BEGIN RSA PRIVATE KEY-----
[clef encodée]
-----END RSA PRIVATE KEY-----
[ligne vide]
-----BEGIN CERTIFICATE-----
[certificat encodé]
-----END CERTIFICATE-----
[ligne vide]
ALEATOIRE
stunnel doit « saler » le générateur de pseudo-aléatoires PRNG (pseudo
random number generator) afin que SSL utilise un aléatoire de qualité.
Les sources suivantes sont chargées dans l’ordre jusqu’à ce qu’une
quantité suffisante de données soit lue :
· le fichier spécifié par RNDfile ;
· le fichier spécifié par la variable d’environnement RANDFILE, à
défaut le fichier .rnd du répertoire $HOME de l’utilisateur ;
· le fichier spécifié par « --with-random » lors de la compilation ;
· le contenu de l’écran (MS-Windows seulement) ;
· le socket EGD spécifié par EGD ;
· le socket EGD spécifié par « --with-egd-sock » lors de la
compilation ;
· le périphérique /dev/urandom.
Avec un OpenSSL récent (>=OpenSSL 0.9.5a) le chargement de données
s’arrête automatiquement lorsqu’un niveau d’entropie suffisant est
atteint. Les versions précédentes continuent à lire toutes les sources
puisqu’aucune fonction SSL ne leur permet de savoir que suffisamment de
données sont disponibles.
Sur les machines MS-Windows qui n’ont pas d’interaction utilisateur sur
la console, (mouvements de souris, création de fenêtres, etc.), le
contenu de l’écran n’est pas suffisamment changeant et il est
nécessaire de fournir un fichier d’aléatoire par le biais de RNDfile.
Le fichier spécifié par RNDfile doit contenir des informations
aléatoires -- c’est-à-dire des informations différentes à chaque
lancement de stunnel. Cela est géré automatiquement sauf si l’option
RNDoverwrite est utilisée. Si l’on souhaite procéder manuellement à la
mise à jour de ce fichier, la commande openssl rand des versions
récentes d’OpenSSL sera sans doute utile.
Note importante : si /dev/urandom est disponible, OpenSSL a l’habitude
d’utiliser celui-ci pour « saler » le PRNG même lorsqu’il contrôle
l’état de l’aléatoire ; ainsi, même si /dev/urandom est dernier de la
liste ci-dessus, il est vraisemblable qu’il soit utilisé s’il est
présent. Ce n’est pas le comportement de stunnel, c’est celui
d’OpenSSL.
VOIR AUSSI
tcpd(8)
Service de contrôle d’accès pour les services internet
inetd(8)
« super-serveur » internet
http://stunnel.mirt.net/
Page de référence de stunnel
http://www.stunnel.org/
Foire aux questions stunnel
http://www.openssl.org/
Site web du projet OpenSSL
AUTEUR
Michal Trojnara
<Michal.Trojnara@mirt.net>
ADAPTATION FRANÇAISE
Bernard Choppy
<choppy AT free POINT fr>