NOM
cfdisk - Programme de manipulation de table de partition pour Linux
utilisant curses/slang
SYNOPSIS
cfdisk [-agvz] [-c cylindre] [-h ttes] [-s secteurs-par-piste] [-P
opt] [priphrique]
cfdisk est un programme utilisant curses/slang destiné au
partitionnement d’un disque dur. Des valeurs habituelles de priph
sont :
/dev/hda [valeur par défaut]
/dev/hdb
/dev/sda
/dev/sdb
/dev/sdc
/dev/sdd
Pour pouvoir écrire la table de partition, cfdisk a besoin de connaître
ce qu’on appelle la « géométrie » du disque : le nombre de têtes et le
« nombre de secteurs par piste ». Linux n’utilise pas du tout la
géométrie, donc, si aucun autre système ne doit avoir accès au disque,
vous pouvez tranquillement accepter les valeurs par défaut que cfdisk a
choisies pour vous. La géométrie utilisée par cfdisk est recherchée de
la manière suivante. La table de partition est d’abord examinée de
façon à connaître la géométrie qui était utilisée par le précédent
programme qui l’a modifiée. Si la table de partition est vide, si elle
contient des données non significatives, ou si elle ne permet pas
d’obtenir une géométrie plausible, une demande est faite au noyau. Si
aucune de ces méthode ne fonctionne, on supposera qu’il y a 255 têtes
et 63 secteurs par piste. La géométrie peut être corrigée depuis la
ligne de commande ou à l’aide de la commande « g ». Lors du
partitionnement d’un disque moderne de grande taille, l’utilisation de
255 têtes et 63 secteurs/piste est toujours une bonne idée. Il n’y a
pas besoin de définir le nombre de cylindres puisque cfdisk connaît la
taille du disque.
Ensuite, cfdisk essayera de lire la table de partition depuis le
disque. S’il en est incapable, une erreur sera affichée et le programme
se terminera. Ceci peut être aussi causé par des informations de
géométrie du disque incorrectes, et peut être corrigé depuis la ligne
de commande. Un autre moyen de régler ce problème est d’utiliser
l’option -z. Ceci permet d’ignorer la table de partition se trouvant
sur le disque.
L’écran principal est composé de quatre sections, on trouve de haut en
bas : l’en-tête, les partitions, la ligne de commande et une ligne de
message d’avertissement. L’en-tête contient le nom du programme et son
numéro de version, il est suivi du nom du fichier de périphérique du
disque et de sa géométrie. La section des partitions affiche toujours
la table de partition actuelle. La ligne de commande est l’endroit où
l’on entre les commandes et le texte. Les commandes disponibles sont en
général affichées entre crochets. La ligne d’avertissement est en
général vide à moins qu’une information importante ne doive y être
affichée. La partition actuelle est mise en évidence en vidéo inverse,
sauf si l’option -a a été indiquée. Toutes les commandes spécifiques au
partitionnement s’appliquent à la partition sélectionnée.
Le format de la table de partition dans la section des partitions est,
de la gauche vers la droite : son nom, les indicateurs, le type de la
partition, le système de fichiers et sa taille. Le nom est le celui du
fichier de périphérique. Les indicateurs peuvent être Boot, qui désigne
une partition amorçable ou NC qui signifie « incompatible avec DOS ou
OS/2 ». Pour DOS, OS/2 et d’autres systèmes peut-être, il faut que le
premier secteur de la première partition du disque et de toutes les
partitions logiques commence à la première tête. Ceci gaspille l’espace
compris entre le second et le dernier secteur de la première piste de
la première tête (le premier secteur étant occupé par la table de
partition elle-même). cfdisk permet de récupérer ces secteurs
« perdus » avec la commande de « maximalisation » (m). Note : fdisk(8)
et certaines anciennes versions de DOS créent toutes les partitions
avec un nombre de secteurs déjà maximisé. Pour plus d’informations,
voir la commande « maximiser » ci-dessous. Le type de partition peut
être soit Primary, soit Logical. Pour l’espace non alloué sur le
périphérique, le type de partition peut aussi être Pri/Log, ou être
vide (si l’espace est inutilisable). Le nom du système de fichiers
utilisé pour la partition est affiché, s’il est connu, dans la section
du type de système de fichiers. S’il est inconnu alors Unknown et la
valeur hexadécimale du type du système de fichiers sont affichés. Il
existe un cas particulier lorsque des parties du disque ne peuvent pas
être utilisées (parce que toutes les partitions primaires sont
utilisées). Lorsque ceci est détecté, le type du système de fichiers
est affiché comme Unusable. Dans le champ de la taille, la taille de la
partition en mégaoctets (par défaut) est affichée. Si une astérisque
(*) apparaît après la taille, cela signifie que la partition n’est pas
alignée sur des limites de cylindre.
AVERTISSEMENT CONCERNANT DOS 6.x
La commande FORMAT de DOS 6.x recherche certaines informations dans le
premier secteur de la section de données de la partition. Elle
considère ces informations comme étant plus fiables que celles de la
table des partitions. La commande DOS FORMAT s’attend à ce que DOS
FDISK efface les 512 premiers octets de la section de données d’une
partition chaque fois qu’il y a une modification de sa taille. La
commande DOS FORMAT recherchera cette information supplémentaire même
si l’indicateur /U est indiqué - nous considérons que ceci est un bogue
des commandes DOS FORMAT et DOS FDISK.
Enfin, si vous utilisez cfdisk ou fdisk pour modifier la taille d’une
partition DOS, vous devrez aussi utiliser dd pour réinitialiser à zéro
les 512 premiers octets de cette partition avant d’utiliser la commande
DOS FORMAT pour la formater. Par exemple, si vous étiez en train
d’utiliser cfdisk pour créer une entrée de table de partition pour
/dev/hda1, vous devrez alors (après avoir quitté fdisk ou cfdisk et
redémarré Linux pour que les informations de la table de partition
soient correctes) utiliser la commande « dd if=/dev/zero of=/dev/hda1
bs=512 count=1 » pour réinitialiser à zéro les 512 premiers octets de
la partition. Note :
SOYEZ TRÈS VIGILANT si vous utilisez la commande dd, car une simple
faute de frappe dans la ligne de commande peut détruire toutes les
données de votre disque.
De façon à obtenir de meilleurs résultats, vous devriez toujours
utiliser un programme de table de partition spécifique au système
d’exploitation. Par exemple, vous devriez créer des partitions DOS avec
le programme DOS FDISK et des partitions Linux avec le programme Linux
fdisk ou le programme Linux cfdisk.
COMMANDES
Les commandes de cfdisk peuvent être entrées en pressant la touche
correspondante (il n’est pas nécessaire de presser la touche « Entrée »
après chaque commande). Voici la liste des commandes disponibles :
b Activer/Désactiver l’indicateur d’amorçage de la partition
actuelle. Cela vous permet de choisir quelle partition primaire
du disque est amorçable.
d Supprimer la partition actuelle. Cela transformera la partition
en espace libre, et l’ajoutera à l’espace libre adjacent à la
partition actuelle. Une partition marquée comme espace libre ou
marquée inutilisable ne peut pas être supprimée.
g Modifier la géométrie du disque (cylindres, têtes ou secteurs
par piste). ATTENTION : n’utilisez cette commande que si vous
savez VRAIMENT ce que vous faites. Une option de la ligne de
commande permet également de modifier la géométrie du disque.
Comme pour la modification de géométrie en ligne de commande,
vous pouvez choisir de modifier le nombre de cylindres (c), de
têtes (h) et de secteurs par piste (s). La valeur par défaut
sera affichée à l’invite et vous pourrez l’accepter en pressant
simplement la touche « Entrée », vous pouvez aussi quitter sans
effectuer de modification en pressant la touche « Échap ». Les
valeurs des paramètres du disque ayant été modifiées ne seront
pas activées avant que vous ne retourniez au menu principal (en
pressant Entre ou chap au niveau de la ligne de commande de
changement de géométrie). Si vous modifiez la géométrie de façon
à rendre le disque plus grand qu’il n’était, les secteurs
supplémentaires seront ajoutés à la fin du disque sous forme
d’espace libre. Si le disque apparaît plus petit, les partitions
qui se trouvent sous le nouveau dernier secteur seront
supprimées et la dernière partition du périphérique (ou l’espace
libre se trouvant à la fin du périphérique) se terminera au
nouveau dernier secteur.
h Afficher un écran d’aide (en anglais).
m Maximiser l’utilisation du disque pour la partition en cours.
Cette commande récupérera l’espace inutilisé entre la table de
partition et le début de la partition, mais en rendant cette
partition incompatible avec DOS, OS/2 et éventuellement d’autres
systèmes. Cette option permet de basculer entre l’utilisation
maximum de l’espace disque et une utilisation du disque
compatible avec DOS, OS/2, etc. Le comportement par défaut, lors
de la création d’une partition, est de créer une partition
compatible avec DOS, OS/2, etc.
n Créer une nouvelle partition à partir de l’espace libre. Si le
type de la partition est Primary ou Logical, une partition de ce
type sera créée, en revanche, si le type est Pri/Log, le
programme vous demandera le type de partition souhaité. Sachez
(1) qu’on ne peut créer que quatre partitions primaires, et (2)
que vu qu’il ne peut y avoir qu’une seule partition étendue qui
contient les partitions logiques, toutes les partitions logiques
seront contiguës (sans partition primaire intercalée). cfdisk
demandera ensuite la taille de la partition à créer. La taille
par défaut est la taille maximum, en mégaoctets, de cette
partition en fonction de l’espace libre disponible. Vous pouvez
soit presser Entre pour accepter cette taille, soit entrer à
l’invite une taille différente. cfdisk accepte les tailles en
mégaoctets (M) [défaut], kilo-octets (K), cylindres (C) ou
secteurs (S) en entrant le nombre immédiatement suivi de la
lettre correspondante (M, K, C ou S). Si la partition remplit
l’espace libre disponible, la partition sera créée et vous serez
ramené au menu principal. Sinon, la partition pourra être placée
au début ou à la fin de l’espace libre, et cfdisk vous demandera
où la placer. Une fois la partition créée, cfdisk ajustera
automatiquement le type des autres partitions si toutes les
partitions primaires sont déjà utilisées.
p Afficher la table de partitions à l’écran ou l’écrire dans un
fichier. Vous pouvez choisir l’un des formats d’affichage
suivants :
r Données brutes (exactement ce qui sera écrit sur le
disque)
s Table de partition triée par secteurs
t Table de partition au format brut
Le format raw data format (données brutes) affichera les
secteurs tels qu’ils seraient écrits sur le disque si la
commande write (écrire) était exécutée. La table de partition
primaire est d’abord affichée, suivie des tables de partitions
associées à chaque partition logique. Les données sont affichées
en hexadécimal, octet par octet à raison de 16 octets par ligne.
Le format partition table in sector order format (Table de
partition triée par secteurs) affiche la table de partitions
triée par numéro de secteur. Les champs, de la gauche vers la
droite, sont : numéro de la partition, type de partition,
premier secteur, dernier secteur, décalage (offset) entre le
premier secteur de la partition et le début des données, taille
de la partition, type du système de fichiers (avec sa valeur
hexadécimale entre parenthèses) et les indicateurs (avec leur
valeur hexadécimale entre parenthèses). En plus des partitions
primaires et logiques, l’espace libre et inutilisable sera
affiché, et la partition étendue sera affichée avant la première
partition logique.
Si une partition ne commence ou ne se termine pas sur une limite
de cylindre, ou si la taille de cette partition n’est pas
divisible par la taille d’un cylindre, une astérisque (*) sera
affiché après le nombre ou le numéro du secteur non aligné. Cela
indique en général que la partition a été créée par un système
d’exploitation qui, soit n’aligne pas les partitions sur des
limites de cylindres, soit a utilisé des informations de
géométrie de disque différentes. Si vous connaissez la géométrie
utilisée par l’autre système, vous pouvez entrer les
informations de géométrie à l’aide de la commande de changement
de géométrie (g).
Pour la première partition du disque et pour toutes les
partitions logiques, si le décalage (« offset ») depuis le début
de la partition n’est pas égal au nombre de secteurs par piste
(par ex. les données ne commencent pas à la première tête), un
signe dièse (#) est affiché après le décalage. Pour les
partitions restantes, si le décalage n’est pas nul, le signe
dièse sera affiché après le décalage. Cela correspond à
l’indicateur NC du menu principal.
Le format partition table in raw data format (table de partition
au format brut) affichera la table de partitions triée par
numéro de partition. L’espace libre ou inutilisé n’apparaîtra
pas. Les champs, de gauche à droite, sont : le numéro de la
partition, les indicateurs (en hexadécimal), les tête, secteur
et cylindre de début, l’identificateur du système de fichier (en
hexadécimal), les tête, secteur et cylindre de fin de la
partition, et le nombre de secteurs de la partition. Les
informations de cette table peuvent être directement converties
dans le format brut (raw data format).
Les entrées de la table de partition n’ont que 10 bits pour
représenter les cylindres de début et de fin. Donc, quand le
numéro absolu du secteur de début (respectivement : de fin) se
trouve sur un cylindre de numéro supérieur à 1023, les valeurs
maximales des tête, secteur, cylindre de début (respectivement :
de fin) sont affichées. C’est la méthode utilisée par OS/2, cela
corrige donc les problèmes du programme FDISK d’OS/2 qui réécrit
la table de partition lorsqu’elle n’est pas dans ce format.
Puisque Linux et OS/2 utilisent des nombres de secteurs absolus,
les valeurs des tête, secteur, cylindre de début
(respectivement : de fin) ne sont pas utilisées.
q Quitter le programme. Ceci permet de quitter le programme sans
écrire aucune donnée sur le disque.
t Changer le type du système de fichiers. Par défaut, toutes les
partitions sont créées comme partitions Linux, mais cfdisk
permet de changer la valeur hexadécimale du système de fichiers
désiré. Une liste des systèmes de fichiers connus est affichée.
Vous pouvez entrer le type de système de fichier désiré à
l’invite, ou accepter la valeur par défaut [Linux].
u Changer des unités utilisées pour afficher les tailles de
partition. Mégaoctets, secteurs et cylindres seront affichés
successivement.
W Écrire la table de partitions sur le disque (notez que le W doit
être entré en majuscule). Étant donné que cette commande peut
détruire des données sur votre disque, vous devez confirmer ou
annuler l’ordre d’écriture en entrant « yes » ou « no ». Si vous
entrez « yes », cfdisk écrira la table de partition sur le
disque et enverra l’ordre au noyau de relire la table de
partitions à partir du disque. La relecture de la table ne
fonctionne pas dans certains cas comme les péripérique gérés par
device-mapper. Dans des cas particuliers, vous aurez besoin
d’informer le noyau vous-mêmes d’une nouvelle partition avec
partprobe(8), kpartx(8) ou de redémarrer le système.
Flche vers le Haut
Flche vers le Bas
Déplacer le curseur vers la partition précédente ou suivante.
S’il y a davantage de partitions qu’il ne peut s’en afficher
simultanément, vous pourrez afficher le groupe de partition
suivant (respectivement : précédent) en déplaçant le curseur
vers le bas (respectivement : vers le haut) lorsque la dernière
(respectivement : première) partition s’affiche à l’écran.
CTRL-L Redessiner l’écran. Au cas où un problème d’affichage
surviendrait, vous pouvez rafraîchir l’affichage à partir de la
ligne de commande principale.
? Afficher un écran d’aide (en anglais).
Toutes les commandes peuvent être entrées en minuscules ou en
majuscules (à l’exception de Write. Lorsque vous vous trouvez dans un
sous-menu ou à une invite pour entrer un nom de fichier, la touche
chap vous permet de revenir au menu principal.
OPTIONS
-a Utiliser un curseur en forme de flèche à la place de la vidéo
inverse pour indiquer la partition actuelle.
-g Ne pas utiliser la géométrie obtenue par le pilote du disque,
mais essayer de deviner la géométrie depuis la table de
partition.
-v Afficher le numéro de version et le copyright.
-z Démarrer avec une table de partitions mise à zéro. Cette option
est utilisée lorsque l’on veut entièrement repartitionner le
disque. Note : Cette option ne remet pas à zéro la table de
partitions sur le disque ; le programme démarre simplement sans
lire la table existante.
-c cylindres
-h ttes
-s secteurs-par-piste
Utiliser un autre nombre de cylindres, têtes et secteurs par
piste que ceux lus à partir du BIOS. Si votre BIOS ou carte
contrôleur ne peut délivrer ces informations ou délivre des
informations incorrectes, utilisez ces options pour indiquer la
géométrie du disque.
-P opt Afficher la table de partition dans les formats indiqués. opt
peut être une ou plusieurs des options « r », « s » ou « t ».
Voir la commande print (ci-dessus) pour plus d’informations sur
les formats d’affichage.
CODES DE RETOUR
0 : pas d’erreur ; 1 : erreur lors de l’appel ; 2 : erreur d’E/S ; 3 :
impossible d’obtenir la géométrie ; 4 : table de partition sur le
disque erronée.
VOIR AUSSI
fdisk(8), sfdisk(8), mkfs(8), parted(8), partprobe(8), kpartx(8)
BOGUES
La version actuelle ne gère pas les disques multiples.
AUTEUR
Kevin E. Martin (martin@cs.unc.edu)
DISPONIBILITÉ
La commande cfdisk fait partie du paquet util-linux-ng, elle est
disponible sur ftp://ftp.kernel.org/pub/linux/utils/util-linux-ng/.
TRADUCTION
Cette page de manuel a été traduite par Vincent Renardias <vincent AT
ldsol DOT com> en 1999. La version présente dans Debian est maintenue
par Jean-Luc Coulon (f5ibh) <jean-luc DOT coulon AT wanadoo DOT fr> et
les membres de la liste <debian-l10n-french AT lists DOT debian DOT
org>. Veuillez signaler toute erreur de traduction par un rapport de
bogue sur le paquet manpages-fr-extra.