NOM
sem_overview - Panorama des sémaphores POSIX
Les sémaphores POSIX permettent aux processus et aux threads de se
synchroniser.
Un sémaphore est un entier dont la valeur ne peut jamais être négative.
Deux opérations peuvent être effectuées : incrémenter la valeur du
sémaphore de 1 (sem_post(3)), ou décrémenter la valeur du sémaphore de
1 (sem_wait(3)). Si la valeur courante est 0, une opération sem_wait(3)
bloque jusqu’à ce que la valeur devienne strictement positive.
Les sémaphores POSIX sont de deux types : les sémaphores nommés et les
sémaphores anonymes.
Sémaphores nommés
Un sémaphore nommé est identifié par un nom de la forme
/un_nom ; c’est-à-dire un chaîne terminée par un caractère nul
pouvant avoir jusqu’à NAME_MAX-4 (251) caractères, commençant
par une barre oblique (« / ») suivie d’un caractère ou plus,
aucun de ces derniers n’étant une barre oblique. Deux processus
peuvent utiliser un même sémaphore nommé en passant le même nom
à sem_open(3).
La fonction sem_open(3) crée un nouveau sémaphore nommé ou en
ouvre un existant. Après l’ouverture de ce sémaphore, il peut
être utilisé avec sem_post(3) et sem_wait(3). Lorsqu’un
processus a fini d’utiliser le sémaphore, il peut utiliser
sem_close(3) pour le fermer. Lorsque tous les processus ont
terminé de l’utiliser, il peut être supprimé du système avec
sem_unlink(3).
Sémaphores anonymes (sémaphores en mémoire)
Un sémaphore anonyme n’a pas de nom. Il est placé dans une
région de la mémoire qui est partagée entre plusieurs threads
(smaphore partag par des threads) ou processus (smaphore
partag par des processus). Un sémaphore partagé par des threads
est placé dans une région de la mémoire partagée entre les
threads d’un processus, par exemple une variable globale. Un
sémaphore partagé par des processus doit être placé dans une
région de mémoire partagée (par exemple un segment de mémoire
partagée System V créé avec semget(2), ou un objet de mémoire
partagée POSIX créé avec shm_open(3)).
Avant son utilisation, un sémaphore anonyme doit être initialisé
avec sem_init(3). Il peut ensuite être utilisé avec sem_post(3)
et sem_wait(3). Lorsque le sémaphore n’est plus nécessaire, et
avant que la mémoire où il est placé ne soit libérée, le
sémaphore doit être détruit avec sem_destroy(3).
Le reste de cette section décrit certains détails spécifiques à
l’implémentation Linux des sémaphores POSIX.
Versions
Avant le noyau 2.6, Linux ne proposait que les sémaphores anonymes
partagés par des threads. Sur un système Linux 2.6 avec une glibc
fournissant l’implémentation des threads NPTL, une implémentation
complète des sémaphores POSIX est fournie.
Persistance
Les sémaphores POSIX nommés sont persistants dans le noyau : s’il n’est
pas supprimé avec sem_unlink(3) un sémaphore existe tant que le système
n’est pas éteint.
Édition des liens
Les programmes utilisant l’API des sémaphores POSIX doit être compilé
avec cc -lrt pour être lié avec la bibliothèque temps‐réel, librt.
Accéder aux sémaphores nommés par le système de fichiers
Sous Linux, les sémaphores nommés sont créés sur un système de fichiers
virtuel, en général monté sur /dev/shm, avec des noms de la forme
sem.un_nom (ce qui explique que les noms des sémaphores soient limités
à NAME_MAX-4 plutôt qu’à NAME_MAX caractères).
Depuis Linux 2.6.19, il est possible de placer des listes de contrôle
d’accès sur les fichiers de ce répertoire au niveau groupe et
utilisateur.
CONFORMITÉ
POSIX.1-2001.
NOTES
Les sémaphores System V (semget(2), semop(2), etc.) sont une API de
sémaphores plus vieille. Les sémaphores POSIX fournissent une interface
plus simple et mieux conçue que les sémaphores System V. En revanche,
les sémaphores POSIX sont moins largement disponibles que les
sémaphores System V (surtout sur les systèmes plus anciens).
EXEMPLE
Un exemple d’utilisation des diverses fonctions des sémaphores POSIX
est donné dans sem_wait(3).
VOIR AUSSI
sem_close(3), sem_destroy(3), sem_getvalue(3), sem_init(3),
sem_open(3), sem_post(3), sem_unlink(3), sem_wait(3), pthreads(7)
COLOPHON
Cette page fait partie de la publication 3.23 du projet man-pages
Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des
anomalies peuvent être trouvées à l’adresse
http://www.kernel.org/doc/man-pages/.
TRADUCTION
Cette page de manuel a été traduite et mise à jour par Christophe
Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> entre 1996 et 2003, puis par
Alain Portal <aportal AT univ-montp2 DOT fr> jusqu’en 2006, et mise à
disposition sur http://manpagesfr.free.fr/.
Les mises à jour et corrections de la version présente dans Debian sont
directement gérées par Julien Cristau <jcristau@debian.org> et l’équipe
francophone de traduction de Debian.
Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à
<debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par un rapport de bogue sur le
paquet manpages-fr.
Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document
en utilisant la commande « man -L C <section> <page_de_man> ».