NOM
malloc, calloc, free, realloc - Allocation et libération dynamiques de
mémoire
SYNOPSIS
#include <stdlib.h>
void *calloc(size_t nmemb, size_t size);
void *malloc(size_t size);
void free(void *ptr);
void *realloc(void *ptr, size_t size);
calloc() alloue la mémoire nécessaire pour un tableau de nmemb éléments
de size octets, et renvoie un pointeur vers la mémoire allouée. Cette
zone est remplie avec des zéros. Si nmemb ou si size est nulle, calloc
renvoie soit NULL ou un unique pointeur qui pourra être passé
ultérieurement à free() avec succès.
malloc() alloue size octets, et renvoie un pointeur sur la mémoire
allouée. Le contenu de la zone de mémoire n’est pas initialisé. Si size
est nulle, malloc renvoie soit NULL ou un unique pointeur qui pourra
être passé ultérieurement à free() avec succès.
free() libère l’espace mémoire pointé par ptr, qui a été obtenu lors
d’un appel antérieur à malloc(), calloc() ou realloc(). Si le pointeur
ptr n’a pas été obtenu par l’un de ces appels, ou s’il a déjà été
libéré avec free(ptr), le comportement est indéterminé. Si ptr est
NULL, aucune opération n’est effectuée.
realloc() modifie la taille du bloc de mémoire pointé par ptr pour
l’amener à une taille de size octets. realloc() conserve le contenu de
la zone mémoire minimum entre la nouvelle et l’ancienne taille. Le
contenu de la zone de mémoire nouvellement allouée n’est pas
initialisé. Si ptr est NULL, l’appel de realloc() est équivalent à
malloc(size), pour toute valeur de size. Si size vaut zéro, l’appel est
équivalent à free(ptr). Si ptr n’est pas NULL, il doit avoir été obtenu
par un appel antérieur à malloc(), calloc() ou realloc(). Si la zone
pointée était déplacée, un free(ptr) est effectué.
VALEUR RENVOYÉE
Pour calloc() et malloc(), renvoyer un pointeur de la mémoire allouée,
qui est correctement alignée pour n’importe quel type de variable. Si
elles échouent, elles renvoient NULL. NULL peut également être renvoyé
par un appel réussi à malloc() avec un paramètre size égal à zéro, ou
par un appel réussi de calloc() avec nmemb ou size égal à zéro.
free() ne renvoie pas de valeur.
realloc() renvoie un pointeur sur la mémoire nouvellement allouée, qui
est correctement alignée pour n’importe quel type de variable, et qui
peut être différent de ptr, ou NULL si la demande échoue. Si size vaut
zéro, realloc renvoie NULL ou un pointeur acceptable pour free(). Si
realloc() échoue, le bloc mémoire original reste intact, il n’est ni
libéré ni déplacé.
CONFORMITÉ
C89, C99.
NOTES
En général, malloc() alloue la mémoire depuis le tas, et ajuste la
taille du tas en conséquence avec sbrk(2). Lorsque les bloques de
mémoire alloués sont plus larges que MMAP_THRESHOLD octets,
l’implémentation de la glibc de malloc alloue la mémoire selon un
projection anonyme privée avec mmap(2). MMAP_THRESHOLD vaut 128 Ko par
défaut et il est ajustable avec mallopt(3). Les allocations réalisées
avec mmap(2) ne sont pas affectées par la limitation de ressource
RLIMIT_DATA (consultez getrlimit(2)).
Le standard Unix98 nécessite que malloc(), calloc() et realloc()
positionnent errno à ENOMEM en cas d’échec. La glibc suppose qu’il en
est ainsi (et les versions glibc de ces routines le font). Si vous
utilisez une implémentation personnelle de malloc qui ne positionne pas
errno, certaines routines de bibliothèques peuvent échouer sans donner
de raison dans errno.
Lorsqu’un programme échoue durant un appel à malloc(), calloc(),
realloc() ou free(), ceci est presque toujours le signe d’une
corruption du tas. Ceci survient généralement en cas de débordement
d’un bloc mémoire alloué, ou en libérant deux fois le même pointeur.
Les versions récentes de la bibliothèque libc de Linux (postérieures à
5.4.23) et de la bibliothèque glibc 2.x incluent une implémentation de
malloc() dont on peut configurer le comportement à l’aide de variables
d’environnement. Quand la variable MALLOC_CHECK_ existe, les appels à
malloc() emploient une implémentation spéciale (moins efficace) mais
plus tolérante à l’encontre des bogues simples, comme le double appel à
free() avec le même argument, ou lors d’un débordement de tampon d’un
seul octet (bogues de surpassement d’une unité, ou oubli d’un caractère
nul final d’une chaîne). Il n’est toutefois pas possible de se protéger
contre toutes les erreurs de ce type, et l’on risque de voir des fuites
de mémoire se produire. Si la variable MALLOC_CHECK_ vaut zéro, toutes
les corruptions du tas détectées sont ignorées silencieusement. Si elle
vaut 1, un message de diagnostic est affiché sur stderr. Si elle vaut
2, la fonction abort(3) est appelée immédiatement. Si elle vaut 3, un
message de diagnostic est affiché sur stderr et le programme est
arrêté. L’utilisation des valeurs non nulle de MALLOC_CHECK_ peut être
utile car un crash pourrait se produire ultérieurement, et il serait
très difficile de trouver la cause du problème.
BOGUES
Par défaut, Linux suit une stratégie d’allocation optimiste. Ceci
signifie que lorsque malloc() renvoie une valeur non NULL, il n’y a
aucune garantie que la mémoire soit véritablement disponible. C’est
vraiment un bogue ennuyeux. Dans le cas où le système manque de
mémoire, un ou plusieurs processus seront tués par l’infâme « OOM
killer » (gestionnaire de mémoire) . Si Linux est utilisé dans des
circonstances où il n’est pas souhaitable de perdre soudainement des
processus lancés aléatoirement, et si de plus la version du noyau est
suffisamment récente, il est possible de désactiver ce comportement
avec une commande comme :
# echo 2 > /proc/sys/vm/overcommit_memory
Voir également les fichiers vm/overcommit-accounting et sysctl/vm.txt
dans le répertoire de la documentation du noyau.
VOIR AUSSI
brk(2), mmap(2), alloca(3), posix_memalign(3)
COLOPHON
Cette page fait partie de la publication 3.23 du projet man-pages
Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des
anomalies peuvent être trouvées à l’adresse
http://www.kernel.org/doc/man-pages/.
TRADUCTION
Cette page de manuel a été traduite et mise à jour par Christophe
Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> entre 1996 et 2003, puis par
Alain Portal <aportal AT univ-montp2 DOT fr> jusqu’en 2006, et mise à
disposition sur http://manpagesfr.free.fr/.
Les mises à jour et corrections de la version présente dans Debian sont
directement gérées par Florentin Duneau <fduneau@gmail.com> et l’équipe
francophone de traduction de Debian.
Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à
<debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par un rapport de bogue sur le
paquet manpages-fr.
Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document
en utilisant la commande « man -L C <section> <page_de_man> ».