NOM
chown, fchown, lchown - Modifier l’appartenance d’un fichier
SYNOPSIS
#include <unistd.h>
int chown(const char *path, uid_t owner, gid_t group);
int fchown(int fd, uid_t owner, gid_t group);
int lchown(const char *path, uid_t owner, gid_t group);
Exigences de macros de test de fonctionnalités pour la glibc (voir
feature_test_macros(7)) :
fchown(), lchown() : _BSD_SOURCE || _XOPEN_SOURCE >= 500
Ces appels système modifient le propriétaire et le groupe d’un fichier.
Ils diffèrent seulement dans la façon dont le fichier est spécifié :
* chown() modifie l’appartenance du fichier indiqué dans path, qui est
déréférencé s’il s’agit d’un lien symbolique.
* fchown() modifie l’appartenance du fichier référencé par le
descripteur de fichier ouvert fd.
* lchown() est comme chown(), mais ne déréférence pas les liens
symboliques.
Seul un processus privilégié (sous Linux : un processus qui a la
capacité CAP_CHOWN) peut modifier le propriétaire d’un fichier. Le
propriétaire peut modifier le groupe du fichier pour n’importe quel
groupe auquel il appartient. Un processus privilégié (sous Linux : avec
la capacité CAP_CHOWN) peut modifier le groupe arbitrairement.
Si l’argument owner ou group vaut -1, l’élément correspondant n’est pas
changé.
Quand le propriétaire, ou le groupe d’un fichier exécutable sont
modifiés par un utilisateur ordinaire, les bits S_ISUID et S_ISGID sont
effacés. POSIX ne précise pas s’il faut agir de même lorsque c’est le
superutilisateur qui invoque chown(). Le comportement de Linux dans ce
cas dépend de la version du noyau. Si le fichier n’est pas exécutable
par les membres de son groupe (c’est-à-dire un fichier pour lequel le
bit S_IXGRP n’est pas positionné), le bit S_ISGID indique la présence
d’un verrou obligatoire sur le fichier, et n’est donc pas effacé par un
chown().
VALEUR RENVOYÉE
En cas de réussite, zéro est renvoyé, sinon -1 est renvoyé et errno
contient le code d’erreur.
ERREURS
Suivant le type de système de fichiers, plusieurs erreurs peuvent être
renvoyées. Les plus courantes pour chown() sont les suivantes :
EACCES L’accès à un élément du chemin est interdit. (Voir aussi
path_resolution(7).)
EFAULT path pointe en dehors de l’espace d’adressage accessible.
ELOOP path contient une référence circulaire (à travers un lien
symbolique)
ENAMETOOLONG
path est trop long.
ENOENT Le fichier n’existe pas.
ENOMEM Pas assez de mémoire pour le noyau.
ENOTDIR
Un élément du chemin d’accès n’est pas un répertoire.
EPERM Le processus appelant n’a pas les permissions nécessaires (voir
plus haut) pour modifier le propriétaire et/ou le groupe.
EROFS Le fichier spécifié réside sur un système de fichiers en lecture
seule.
Les erreurs courantes pour fchown() sont les suivantes :
EBADF Le descripteur de fichier est invalide.
EIO Une erreur d’entrée-sortie bas niveau s’est produite durant la
modification de l’inœud.
ENOENT Voir plus haut.
EPERM Voir plus haut.
EROFS Voir plus haut.
CONFORMITÉ
BSD 4.4, SVr4, POSIX.1-2001.
La version BSD 4.4 ne peut être appelée que par le superutilisateur (ce
qui signifie qu’un utilisateur ordinaire ne peut pas céder la propriété
d’un fichier).
NOTES
Lorsq’un nouveau fichier est créé (par exemple avec open(2) ou
mkdir(2)), son propriétaire est le même que l’UID du système de
fichiers du processus créateur. Le groupe du fichier dépend de
plusieurs facteurs, incluant le type du système de fichiers, les
options utilisées pour monter le système de fichiers, et si le bit de
permission SGID est activé pour le répertoire parent. Si le système de
fichiers accepte les options -o grpid (ou de façon identique
-o bsdgroups) et -o nogrpid (ou de façon identique -o sysvgroups) de
mount(8), les règles sont alors les suivantes :
* Si le système de fichiers est monté avec l’option -o grpid, le groupe
du nouveau fichier est celui du répertoire parent.
* Si le système de fichiers est monté avec l’option -o nogrpid et si le
bit SGID est déactivé pour le répertoire parent, le groupe du nouveau
fichier est le GID du système de fichiers du processus.
* Si le système de fichiers est monté avec l’option -o nogrpid et si le
bit SGID est activé pour le répertoire parent, le groupe du nouveau
fichier est celui du répertoire parent.
Dans Linux 2.6.25, les options de montage -o grpid et -o nogrpid sont
acceptées par ext2, ext3, ext4 et XFS. Les systèmes de fichiers qui
n’acceptent pas ces options de montage suivent les règles de l’option
-onogrpid.
La sémantique de chown() est volontairement modifiée sur les systèmes
de fichiers NFS où la correspondance d’UID est activée. De plus, c’est
la sémantique de tous les appels système accédant au contenu des
fichiers qui est modifiée, puisque chown() peut déclencher une
interdiction immédiate d’accès à des fichiers déjà ouverts. Un cache
situé du côté client peut induire un délai entre l’instant où
l’appartenance du fichier est modifiée et le moment où l’accès est
effectivement accordé à l’utilisateur.
Dans les versions de Linux antérieures à 2.1.81 (sauf 2.1.46), chown()
ne suivait pas les liens symboliques. Depuis cette version, chown()
suit les liens symboliques, et il existe un nouvel appel système,
lchown(), qui ne les suit pas. Depuis Linux 2.1.86, ce nouvel appel
système (qui a donc la même sémantique que l’ancien chown()) a pris son
numéro de syscall, et chown() a reçu un nouveau numéro.
EXEMPLE
Le programme suivant change le propriétaire d’un fichier fourni comme
second paramètre de la ligne de commande, en l’attribuant au
propriétaire fourni en premier argument. Le nouveau propriétaire peut
être précisé par une valeur numérique ou par le nom de l’utilisateur
(qui sera converti en UID avec getpwnam(3) pour rechercher dans le
fichier des mots de passe du système.
#include <pwd.h>
#include <stdio.h>
#include <stdlib.h>
#include <unistd.h>
int
main(int argc, char *argv[])
{
uid_t uid;
struct passwd *pwd;
char *endptr;
if (argc != 3 || argv[1][0] == '\0') {
fprintf(stderr, "%s <propriétaire> <fichier>\n", argv[0]);
exit(EXIT_FAILURE);
}
uid = strtol(argv[1], &endptr, 10); /* Permet une chaîne numérique */
if (*endptr != '\0') { /* N’était pas une chaîne numérique */
pwd = getpwnam(argv[1]); /* Essai de récupérer l’UID de l’utilisateur */
if (pwd == NULL) {
perror("getpwnam");
exit(EXIT_FAILURE);
}
uid = pwd->pw_uid;
}
if (chown(argv[2], uid, -1) == -1) {
perror("chown");
exit(EXIT_FAILURE);
} /* if */
exit(EXIT_SUCCESS);
} /* main */
VOIR AUSSI
chmod(2), fchownat(2), flock(2), path_resolution(7), symlink(7)
COLOPHON
Cette page fait partie de la publication 3.23 du projet man-pages
Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des
anomalies peuvent être trouvées à l’adresse
http://www.kernel.org/doc/man-pages/.
TRADUCTION
Cette page de manuel a été traduite et mise à jour par Christophe
Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> entre 1996 et 2003, puis par
Alain Portal <aportal AT univ-montp2 DOT fr> jusqu’en 2006, et mise à
disposition sur http://manpagesfr.free.fr/.
Les mises à jour et corrections de la version présente dans Debian sont
directement gérées par Julien Cristau <jcristau@debian.org> et l’équipe
francophone de traduction de Debian.
Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à
<debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par un rapport de bogue sur le
paquet manpages-fr.
Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document
en utilisant la commande « man -L C <section> <page_de_man> ».